Le projet Clichés est né d’une envie. Celle d’une salariée de la Croix-Rouge française – Sophie Bacquer – qui désirait montrer les visages des salarié.e.s, des bénévoles et des étudiant.e.s de cette association. Loin de l’image stéréotypée du héros ou de l’héroïne, elle veut mettre à l’honneur toutes ces personnes « de tous les jours » qui s’investissent, depuis des années, dans le social ou, plus récemment, pour aller sur le terrain pendant la crise du Covid-19. Ces dernières semaines, nous avons voulu nous engager à ses côtés pour faire entendre les voix, souvent discrètes, de ceux et de celles qui portent avec force la Croix-Rouge et renforcent le tissu social français.
La première voix de ce podcast est celle de Charles-Olivier Guido. À 52 ans, il est en reconversion pour devenir auxiliaire de vie ou, dans le jargon de la Croix-Rouge française, assistant de vie aux familles: « je me suis dit “c’est un beau métier”. On est au contact avec les gens. On rentre dans leur intimité. […] Et, de là, je suis allé à une réunion d’informations qui était organisée par Pôle emploi sur Bordeaux avec La Croix-Rouge française et je me suis dit “oui, c’est ce que je veux faire” » (9’48).
Depuis plus de trente ans, Charles-Olivier Guido travaille dans le social. Une vocation qui a emergé quand il n’avait que douze ans: il a été le témoin indirect du suicide d’un élève de sa classe. « Ce jour-là, j’ai vraiment eu le déclic. Je me suis dit, j’ai dit à mes parents, j’ai dit à mes grands-parents, j’ai dit à tout le monde: “plus tard j’aiderai les personnes qui ont des problèmes.” » (4’03). Depuis, malgré la difficulté et la précarité de ses missions, il travaille pour les autres et est devenu médiateur en langue des signes.
Pendant la crise du Covid-19, il lui était impensable de rester chez lui, sans aider les personnes qui en avaient besoin : « On est un peu le lien vers l’extérieur. Et ça aussi il faut y penser parce qu’il y a des personnes qui se sont retrouvées du jour au lendemain complètement isolées » (12’16). Parmi les bénéficiaires qu’il accompagne, il y a un homme sourd qu’il voit tous les lundis, et qui, sans l’aide de Charles-Olivier Guido serait encore plus seul et désinformé : « Le gros problèmes c’est que les informations à part le matin sur une chaîne où c’est signé: le journal de 13h et de 20h malheureusement n’est pas signé. Donc c’est un peu difficile pour lui de comprendre. Et c’est un monsieur qui n’a pas Internet du tout, qui n’a pas d’ordinateur donc il ne peut même pas aller sur Internet pour s’informer » (14’12).
Derrière les médecins, les infirmier.e.s, les caissier.e.s, il y a donc également tou.te.s les hommes et les femmes, salarié.e.s, bénévoles ou étudiant.e.s qui sont présent.e.s pour aider celles et ceux dans le besoin qui ne sont pas malades du Covid-19.